Prenez le temps de parler avec les gens et d’apprendre ainsi à les connaître et à comprendre leurs besoins. Car, votre entreprise sera là pour remplir un besoin existant dans la communauté.
Whitehorse
Cette petite ferme maraîchère se situe au bord du lac Laberge où sont cultivés des légumes et des fines herbes biologiques, de juin à fin septembre. Ces produits sont notamment vendus au marché public de Whitehorse durant l'été, ainsi qu'à la boulangerie Alpine et dans les épiceries Riverside et Independant.
En 2019, j’ai été officiellement nommée fermière de l'année du Yukon. Ça a été un réel honneur!
Quand j’étais plus jeune, je n’avais aucune envie de devenir entrepreneure. Je n’ai réalisé que des années plus tard, quand j’étais bénévole sur des fermes biologiques, à quel point j’avais le goût de devenir fermière comme mes grands-parents. C’est à ce moment-là que j’ai commencé ma formation dans ce domaine en faisant des stages dans différentes fermes biologiques. Ce n’est qu’en 2014 que j’ai fait mon premier jardin maraîcher au Yukon. Je dois dire toutefois que je me considère davantage comme étant une fermière plutôt qu’une entrepreneure même si je vois à quel point ces deux aspects vont ensemble.
La chose indispensable est définitivement ma clientèle. Sans mes clients, je n’aurais aucune raison de faire pousser tous ces légumes. L’appui de la communauté, que ce soit dans l’achat de mes produits ou dans le bénévolat, m’encourage à continuer. Je suis chanceuse également d’être appuyée par Brian Lendrum et Susan Ross qui me laissent utiliser leur ancien jardin alors qu’ils sont à la retraite. C’est vraiment un beau partenariat que nous avons établi.
Depuis que je suis fermière au Yukon, j’ai fait à trois reprises la course en canot "Yukon River Quest", de Whitehorse à Dawson. Je faisais partie de l’équipe de femmes dans un canot voyageur "Stix Together" en 2016, 2017 et 2018. J’ai adoré ces expériences, même si c’était très difficile d’être partie du jardin pendant presqu’une semaine à la fin juin.
Il faut réussir à établir une limite dans sa journée puisque le travail, de toute façon, ne s’arrêtera jamais. Je n’arrive pas toujours à le faire moi-même, mais j’espère réussir à m’améliorer avec le temps.
Je dirais que c’est un avantage. J’apprécie beaucoup le fait que la communauté soit petite et que les gens s’entraident enormément. Ici, il y a aussi beaucoup d’intérêts envers les produits locaux. En revanche, je dois dire qu’avoir un jardin au Yukon où il fait souvent froid est en soit un défi. Mais comme il y a beaucoup de soleil en été, les légumes poussent vite. C’est surprenant ce qu’on peut arriver à faire pousser au Yukon!
Je suis très organisée et ça aide énormément. Pendant l’hiver, je passe beaucoup de temps à planifier ma prochaine saison. Lorsque l’été revient, je n’ai plus qu’à suivre le plan élaboré. C’est beaucoup plus facile de travailler comme ça.
Oui, ça aide beaucoup pour communiquer avec mes clients et mes bénévoles. Beaucoup d’entre eux sont francophones.
J’ai créé mon premier jardin au Yukon à Marsh Lake en 2014. En 2016, j’ai décidé de recommencer sur le terrain de Lendrum Ross Farm. Gérer un jardin maraîcher toute seule est très stressant. C’est pendant mon premier été de travail sur ce nouveau lieu que j’ai alors entendu ces mots : "If your dreams don’t scare you, you are not dreaming big enough" (Si tes rêves ne te font pas peur, c'est qu'ils ne sont pas assez grands). Je me suis alors dit « Ok. Je suis en train de suivre mon rêve ».
Au Yukon, on doit souvent inventer nos propres solutions. Nous n’avons pas accès à l’électricité à la ferme. Alors, pour arriver à garder nos récoltes fraîches, on a construit un bâtiment où on y gèle pendant l’hiver 8 000 litres d’eau. L’été, ce bâtiment reste fermé pour garder la température la plus froide possible, nous permettant alors d’y entreposer au frais une grande quantité des légumes entre le moment de la récolte et de la livraison.
C’est important de prendre soin de l’environnement, en utilisant des ressources de façon respectueuse et sans aucun gaspillage. C’est d’ailleurs en accord avec cette philosophie que nous faisons du compost biologique pour la terre du jardin. En plus, comme notre ferme est "off-grid", c’est-à-dire dépourvu d’un réseau d’électricité et de l’eau courante, nous utilisons les ressources (bois, eau, propane, etc.) de façon éclairée et judicieuse.