Quand on a une entreprise, il faut être prêt à investir beaucoup de son temps pour passer l’étape où on a trop de travail puis atteindre l’étape suivante, l’embauche de personnel.
Whitehorse
Documentariste de la faune, productrice, directrice et cinématographe, Karine propose ses services dans le domaine de la production de films documentaires.
Je dirais d’abord la passion, c’est très important. Car, sans elle, je ne me lèverais pas à 4 h du matin pour aller filmer. Ensuite, le désir profond de promouvoir l’environnement des animaux, particulièrement celui des ours. C’est essentiel pour moi que le film documentaire puisse toucher les gens et montrer l'importance de coexister avec les animaux pour la survie de notre planète.
Pour moi, les choses se sont faites naturellement. J’ai été guide de rafting pendant longtemps et j’ai aussi travaillé avec les touristes qui se rendaient à Churchill pour voir les ours polaires. Au moment où je commençais à être fatiguée de ce métier, le hasard m’a permis de filmer pour une équipe de télévision. Ensuite, j’ai appris ce métier en autodidacte et j’ai monté mon entreprise.
Ce n’est pas facile de prioriser les tâches. Dans mon cas, je mets souvent de côté ce que j’aime le moins faire, comme la comptabilité, mais en agissant ainsi, la charge de travail devient inévitablement difficile à administrer. La gestion du personnel comporte aussi beaucoup de défis. J’embauche souvent des amis pour plus de facilité. Toutefois, je remarque une différence entre Karine « l’amie » et Karine « la patronne ». Je ne suis pas la même quand je porte mon chapeau d’employeuse. J’ai trouvé ça très difficile au début, mais avec le temps j’ai appris à l’accepter.
J’aime pagayer en eau vive. L’été, je tente de prendre une journée par semaine pour aller en rivière. Mais ça ne fonctionne pas toujours… C’est difficile de gérer sa vie personnelle et professionnelle quand on a une entreprise.
C’est un peu des deux. Être francophone et avoir une maison de production en milieu francophone minoritaire dans le Nord me donne accès à du financement auquel je n’aurais pas droit ailleurs. Toutefois, c’est un défi de trouver de la main-d’oeuvre au Yukon. Ce serait plus facile dans un endroit plus peuplé.
C’est un atout puisque je peux vendre mon produit autant auprès des télédiffuseurs francophones qu'anglophones. Pour les mêmes raisons, ça me permet également d'appliquer de manière plus large à des programmes de financement.
C’est facile pour moi d’aller vers les gens. De plus, je suis naturellement enthousiaste et passionnée. Je me rends compte que ma personnalité aide à la promotion de mon entreprise et, par ricochet, du Yukon. Ça donne plus de visibilité à mon travail. Les gens se souviennent de moi et de mes projets, ce qui aide à la diffusion de mes films documentaires.
« L’être humain est la seule espèce capable de se lever pour défendre les droits des autres animaux ». Cette citation est d’Antony Douglas William. Ça me rappelle qu’il faut toujours faire attention à notre environnement, que rien n’est acquis.
Je suis reconnaissante envers les animaux sauvages que je filme. Ils acceptent toujours ma présence.
Oui, il y a du risque et de l’innovation. Toutefois, dans mon cas, rien n’a été planifié. C’est venu naturellement. J’ai une idée, je l’essaie et je vois si ça fonctionne ou pas.
Je leur dirais cette phrase d’Antoine de Saint-Exupéry : « nous n’héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants ».