Les gens sont heureux et me disent qu’ils ont l’impression d’être au Québec, en France, en Belgique, en Suisse… Ça fait plaisir, quand on est loin de sa famille, d’avoir un point commun avec la communauté.
Whitehorse
Situé dans les locaux de Yukonstruct à Whitehorse, La Petite Maison est un restaurant français, spécialisé dans les crêpes bretonnes au sarrasin et sans gluten. Certaines sont salées, d’autres sucrées et pour faire durer le plaisir, des gâteaux de toutes sortes sont également proposés à la vente.
C'est un réel atout et c’est génial. J’entends parler français tout le temps! J’appelle ce restaurant « La Petite Maison » car il y a beaucoup de francophones. Les gens sont heureux et me disent qu’ils ont l’impression d’être au Québec, en France, en Belgique, en Suisse… Ça fait plaisir, quand on est loin de sa famille, d’avoir un point commun avec la communauté. Je mets aussi de la musique française, qui se mêle aux bonnes odeurs de recettes de grand-mères!
J’ai toujours rêvé d’avoir mon restaurant. J’ai commencé ma carrière dans l’immobilier et dans l’hôtellerie de luxe. À un moment, j’ai commencé à travailler sur le plan d’affaires pour mon restaurant. J’adore servir les gens, prendre soin d’eux... Et j’ai senti que le bon moment était arrivé. J’étais prête à ouvrir avant la COVID-19, mais malheureusement, l’ouverture a été retardée à cause de la pandémie.
J’adore le printemps. Après l’hiver, on voit le changement radical : les fleurs qui bourgeonnent, les arbres en fleur, les odeurs printanières... Le soleil fait son grand retour, les oiseaux reviennent chanter et nous montrent que la vie est belle!
J’adore écrire, faire de la poésie. Alfred de Musset et Charles Baudelaire m’inspirent beaucoup. Je passe mon temps à écrire en écoutant de la musique classique. La poésie, c’est quelque chose qui m’évade, me déstresse, me calme. Ça aide à faire de l’introspection sur soi et j’adore ça. D’ailleurs, si je n’avais pas cuisiné, j’aurais aimé être poète! J’aime peindre aussi, bref, tout ce qui a un rapport avec l’art.
Je suis originaire de la Bourgogne, en France. Ma meilleure amie a grandi au Yukon et une autre est arrivée il y a trois ans. Je suis venue les visiter il y a quelques années et j’ai aimé la ville, les aurores boréales… Je me suis dit "pourquoi pas"! J’hésitais entre l’Est et l’Ouest du Canada mais à Vancouver, où je suis arrivée en 2015, il y avait trop de compétition dans les restaurants français. Je suis heureuse de mon choix, les gens sont très gentils et me soutiennent, c’est incroyable!
C’est un défi. Ma fiancée est restée à Vancouver avec mes deux petits chiens, alors c’est difficile. C’est comme un sacrifice mais j’ai suivi ma passion, mon rêve. Heureusement, elle vient me voir tous les mois. C’est tout de même un challenge, mais j’aime ça. Il faut sortir de sa zone de confort pour comprendre et réussir, sinon c’est trop facile.
Depuis que j’ai 23 ans, j’ai une maladie génétique, la fièvre méditerranéenne familiale (FMF). Ça m’handicape chaque mois lors de crises qui me clouent au lit pendant trois jours. C'est ça qui me donne la force de vivre et de me battre. Ça m’a fait comprendre que la vie, ce n’est pas d’attendre. C’est de découvrir le monde, réaliser nos rêves et surtout, ne pas avoir de regrets. Si je n’avais pas eu cette maladie, je me demande parfois si je serais aussi forte.
Albert Camus, philosophe et romancier français. J’aime le lire et plonger dans ces citations. Voici une de ses citations que j’aime particulièrement : « Ne marche pas devant moi, je ne te suivrai peut-être pas. Ne marche pas derrière moi, je ne te guiderai peut-être pas. Marche à côté de moi et sois simplement mon amie. »
Je pense que c’est ma mamie qui m’a dit : « Émilie, ne baisse jamais les yeux et vis tes rêves, regarde vers tes objectifs.» Et elle me le dit encore d’ailleurs! Je n’oublie jamais son conseil et je l’applique dans mon quotidien.
Je lui dirais d’établir d’abord son plan d’affaires et d’y croire. S’il est sûr de lui et qu’il veut réussir, il y arrivera. Et s’il se plante, ce n’est pas grave. Moi, avec la COVID, mon plan ne s’est pas déroulé comme prévu, mais j’y ai cru. Je n’ai pas baissé les bras et voilà, j’y suis enfin! Il faut simplement se lancer, se mettre des défis et s’y tenir.
La concurrence, la compétition. Aujourd'hui, tout le monde peut créer un petit peu de tout et c’est difficile de se démarquer. Je pense qu’il vaut mieux aller dans un endroit où la vie est calme, douce, comme moi à Whitehorse. Les gens ne sont pas stressés, il n’y a pas trop de compétition et on peut apporter quelque chose de bon à la communauté. Faire les choses avec le cœur et opter pour la simplicité parfois, c’est payant.