« Je suis reconnaissant envers les gens qui nous écoutent et dansent, car on se nourrit de leur énergie. Je n’aurais pas de raison de faire ce métier sans cet échange avec le public. »
Whitehorse
Musicien de performance, de production musicale et technicien de son, Étienne est travailleur autonome mais il est aussi l'un des fondateurs du groupe de musique Major Funk, qu’il gère avec l’aide des autres membres.
Dans ma carrière, j’ai joué au sein de plusieurs groupes musicaux. Seulement, dès qu’un membre quittait le groupe, tout se terminait. En plus, ma participation à l’écriture des textes n’était pas toujours reconnue. J’ai alors voulu obtenir le contrôle à 100 % sur l’écriture, la gestion d’un groupe et tenter d’en faire quelque chose de lucratif. C’est comme ça que l’aventure Major Funk a commencé.
Je dirais que la gestion des gens est l’aspect le plus difficile à gérer, mais c’est aussi ma force. C’est moi dans le groupe qui gère les conversations délicates et qui veille au bien-être mental des membres. J’ai une expérience de travail en milieu difficile. Aujourd’hui, j’ai l’occasion de transférer mes acquis afin de garder l’harmonie dans le groupe.
Lorsque je trouve du temps pour aller marcher en forêt avec mon chien. Ça m’aide à faire le vide et à ne plus ressentir de stress lié au travail. Être à ton compte t’oblige à penser continuellement à tout ce que tu dois faire. La marche me fait du bien et c’est à ce moment-là que de nouvelles mélodies me viennent en tête. J’en profite donc pour créer de la musique tout en marchant.
Depuis quelques années, il y a de moins en moins d’endroits où jouer. Toutefois, faire de la musique au niveau professonniel au Yukon est avantageux financièrement par rapport aux villes du sud. Nous gagnons assez d’argent au Yukon pour partir en tournée ailleurs au pays. C’est important, car c’est la seule façon de se faire connaître par un plus grand public. Le gouvernement du Yukon aide aussi beaucoup quant à l’accès aux di fférentes subventions.
Ma plus grande force est d’être capable de tout faire. J’ai aussi de la facilité à gérer les gens en reconnaissant leurs besoins. Finalement, j’arrive facilement à être flexible tout en établissant mes limites.
Oui, c’est vraiment un avantage. Le groupe est composé de musiciens francophones et francophiles. Comme la musique est un art, ça représente qui nous sommes, même dans la langue. C’est la raison pour laquelle nous avons un volet de chansons en français. Nous avons enregistré d’ailleurs une nouvelle chanson cet été que nous avons composée en français.
Le musicien américain Frank Zappa est vraiment mon inspiration principale comme chef de groupe de musique. C’est mon idole. Il savait comment intégrer les musiciens et tout le monde y gagnait.
On m’a déjà dit : « Play each note with meaning ». C’est-à-dire de me concentrer sur chaque note de musique au moment de jouer et non pas sur l’ensemble des notes de la pièce musicale. Quand on travail à son compte, il y a toujours des dossiers sur lesquels travailler. Ça s’accumule sans arrêt. J’applique alors ce conseil au quotidien, car si je pense toujours à tout ce qui doit être fait, j’en arrive à avoir mal à la tête.
Prendre des risques fait partie du succès. J’ai pris des risques en formant un gros groupe de six musiciens ne pouvant se produire que sur de grandes scènes. Il faut continuellement chercher des contrats pour jouer, créer des occasions et il faut s’investir financièrement dans nos projets d’enregistrement. Le risque est donc financier, mais je me dis que ça vaut le coup quand je vois à quel point la musique fait du bien aux gens.
J’ai atteint les objectifs que m’étais fixés. Je n’ai d’ailleurs jamais pensé me rendre aussi loin dans ce métier. Pour l’instant, j’aspire à continuer d’écrire, de jouer et à retrouver le rendement financier que le groupe avait atteint avant la pandémie. Je veux aussi continuer à redonner à la communauté en soulignant par la musique à quel point nous sommes heureux de vivre ici au Yukon.
Faire une étude de marché et identifier les besoins. Il est aussi important de se faire un réseau et rencontrer d’autres artistes. Ne pas hésiter à se former pour savoir lire et écrire la musique et acquérir des notions de composition. Pas besoin d’être toujours original: on peut se développer en tant qu’artiste en jouant la musique des autres. C’est ça qui finance les créations artistiques. On ne perd pas son intégrité en faisant ça, mais cette idée est encore trop répandue chez les jeunes de la scène musicale.