Une entreprise, c’est une identité propre. Il faut la garder en vie constamment en gérant les clients, les réseaux sociaux, le contexte, etc.
Whitehorse
Depuis 2006, Luc offre des services de massothérapie au Yukon en cabinet et de façon mobile. Il réalise des massages rapides lors de courses ou de relais l'été et se déplace dans les entreprises pour proposer des massages sur chaise.
C’est sûr que donner un service en français à des francophones, ça permet d’établir un lien de confiance plus rapidement et ça facilite la guérison des clients. Puisqu’on a la même langue, on a le même bagage culturel et ça aide à tisser des liens.
Une entreprise, c’est une identité propre. Il faut la garder en vie constamment en gérant les clients, les réseaux sociaux, le contexte, etc. Tu ne peux pas t’absenter trop longtemps. Une compagnie qui ne donne pas signe de vie construit son propre cercueil. Il y a également la compétitivité, le manque de temps personnel et la santé mentale et physique qui peuvent entrer en jeu.
L’adaptabilité et l’intuition. Quand tu travailles en massothérapie, tu ne peux pas offrir le même service à tous les clients. Tu ne peux pas les traiter comme un chiffre. Il faut vraiment s’adapter à chaque personne, donc les côtés humain et intuitif sont très importants.
J’aime passer du temps à l’extérieur, car c’est là que je peux me ressourcer. J’ai un kayak de mer en fibre de verre et j’aime partir en expédition : observer la nature et le ciel, retourner aux sources, écouter les sons, comme les oiseaux ou les castors… Ça m’aide à décrocher de mon travail et à faire de l’introspection.
C’est important de mettre des limites claires et de dissocier le temps personnel avec les amis du temps pour l’entreprise. C’est du cas par cas. Chaque entreprise est différente donc on ne peut pas généraliser, mais prendre soin de soi est primordial.
Je suis né au Québec à Saint-Jean-sur-Richelieu en Montérégie, d’une mère et d’un père québécois. Je suis arrivé au Yukon en 1995, mais avant ça, j’ai enseigné le ski de fond en Colombie-Britannique pendant quatre ans. C’est là que quelqu’un m’a suggéré d’aller au Yukon puisque j’aimais beaucoup la nature. Au début, c’était purement exploratoire, et finalement, j’y suis encore après plus de 20 ans!
J’aime aller dans les zones où il y a très peu de monde, que ce soit sur les lacs ou dans les montagnes. Ce qui m’a plu quand je suis arrivé au territoire, c’est que chaque fois que j’allais explorer, il n’y avait jamais personne! Le Yukon est très sauvage, donc on peut en quelque sorte « créer » notre propre Yukon, notre espace vital et l’adapter à notre personnalité, peu importe notre vision.
L’écoute, l’intuition, l’adaptabilité et la vision. J’accepte également bien la critique et je suis une personne impliquée. À mon arrivée, je me suis bien intégré dans la communauté, notamment en étant investi dans plusieurs organismes à but non lucratif. Cela a facilité mon intégration au Yukon.
Quand je suis arrivé au Yukon, mon objectif était d’être mobile. Je louais un endroit, mais je voulais aussi offrir un service pour les communautés locales, soit les Premières Nations. Je voulais développer un réseau accessible, et faire découvrir aux gens ce qu’est la massothérapie. Et j’ai réussi! Pendant environ 10 ans, je me suis déplacé à l’occasion dans les communautés pour leur offrir des massages.
Ce sera de penser à mon plan de retraite, car physiquement, la massothérapie est très exigeante. Pour le reste, je vais peut-être donner des cours si la demande est présente, devenir consultant ou mentor personnalisé, déménager dans un autre pays… c’est à voir. Ça va dépendre de comment je me sens! C’est évolutif et rien n’est encore certain.
Je dirais de bien connaitre son créneau, sa réalité et les limites du marché. On se rend compte de cette limite avec la pandémie, par exemple dans le milieu du tourisme. Aussi, il est important de se concentrer sur son entreprise à temps plein, surtout en massothérapie, afin d’accumuler de l’expérience et de connaitre davantage de techniques. Toutefois c'est parfois difficile au Yukon : au début, plusieurs entrepreneurs n’ont pas le choix d’avoir plus qu’un emploi.